Interview d’ Albéric Aublanc – ingénieur système embarqué
par Sabine Botella
Bonjour Albéric, je vous remercie d’avoir accepté cette interview. Pouvez-vous me dire comment avez-vous choisi votre formation initiale ?
Passionné par l’électronique, la programmation et les technologies communicantes, je me suis orienté vers l’étude des réseaux et des télécommunications puis l’ingénierie de systèmes embarqués.
Au cours de mon parcours professionnel, j’ai pratiqué le développement « software / firmware » tout en acquérant des compétences et expériences relatives au « hardware » (conception électronique). C’est un vrai choix de carrière, cela me permet de pouvoir intervenir à différents niveaux de conception de produits. On démonte tout lorsqu’on est enfant puis lorsqu’on est plus grand et qu’on a compris on remonte tout.
A l’issue de vos études comment avez-vous fait vos choix professionnels ?
J’ai toujours privilégié des domaines et entreprises dans lesquels je pouvais apprendre et pousser la technique le plus loin que possible. C’est ce qui a guidé mes choix professionnels (stages en France et à l’étranger, emplois, création d’entreprise). Dans ma carrière, j’ai souhaité travailler autant que possible pour des applications éthiques et/ou orientées vers l’humain. J’ai notamment travaillé 5 ans pour Sunpower en France. Cette expérience alliait la technicité et la conception de produits liés à l’énergie solaire. Actuellement, je suis dans le domaine industriel mais aussi indépendant, en Freelance, pour des domaines ludiques tels que les jeux de café, d’arcade, systèmes multimédias.
Comment s’est faite votre rencontre avec le Flipper ?
J’ai toujours souhaité avoir un flipper, c’est un peu ma madeleine de Proust. Cela me rappelle ces très bons moments passés, accompagné d’un proche, à jouer au flipper au café, à la fête foraine ou
encore en jeux vidéo. Plus tard, l’étude de la conception des flippers existants a nourri progressivement l’envie d’avoir et/ou de créer un flipper. Je me suis mis à chercher des revendeurs
pour voir un peu les prix, me renseigner, et c’est là que j’ai rencontré quelqu’un à qui je dois beaucoup : Grégoire de « Flipper Spirit ». De fil en aiguille, il m’a proposé de passer à son atelier de
restauration et modifications de Flippers et nous sommes devenus amis. Il faisait partie des organisateurs du salon Festi’flip à Saint Etienne et c’est à cette occasion en 2015 que j’ai fait la
connaissance de Romain Fontaine, Nicolas de PinSound et d’autres personnes reconnues pour leurs compétences en solutions techniques et création de nouveaux produits. C’est aussi le début de mon aventure, Grégoire m’a partagé de nombreuses connaissances sur les anciennes machines et sur d’autres machines de jeux. C’est grâce à lui que j’ai pu acquérir un ancien flipper à restaurer. Cela m’a permis d’apprendre à recréer des pièces mécaniques, travailler la peinture sur bois, faire évoluer l’électronique et le logiciel. C’est une restauration mais également un outil de travail. C’est à partir de cette période, que j’ai commencé à réfléchir à différentes solutions de systèmes électroniques, à échanger et travailler avec Romain Fontaine.
Comment êtes-vous entré en contact avec Hexa Pinball ?
Cela fait suite à un développement « firmware » et intégration avec MPF de la carte de contrôle Team Pinball. Cette solution pouvait être utilisée par Hexa Pinball. Romain m’a mis en lien avec
l’équipe afin que je puisse contribuer au développement du Space Hunt.
Pouvez-vous nous expliquer concrètement votre intervention sur le « Space Hunt » ?
En début de projet, en équipe, nous avons défini les entrées/sorties, leds, etc… de façon à pouvoir ensuite anticiper ce qui était relatif à l’électronique et au code. J’ai donc participé chez Alexandre à Bordeaux à la conception, puis au montage d’un 1 er prototype. Nous avons monté le plateau brut, câblé / soudé sur place tout en filaire sur 2/3 jours.
Je suis intervenu sur divers sujets comme par exemple la proposition ou investigation de solutions techniques, des modifications « firmwares, softwares » à distance pour corriger et régler différentes problématiques. J’ai également codé l’une des missions du jeu. Plus récemment, j’ai travaillé sur le support / intégration du shaker « PinSound ».
Comment s’est articulé votre travail au sein de l’équipe ?
Mon travail s’est effectué principalement en distanciel, par le biais de réunions d’équipes ou appels spécifiques par sujet. J’étais plutôt en lien avec Christophe, Alexandre, Romain, sur les aspects
techniques.
À votre avis, quel impact a le Flipper sur les gens ?
Le flipper est un jeu qui rassemble et évoque des souvenirs pour beaucoup de personnes. Localement, je suis surpris de la réaction des gens quand on évoque le sujet, ils ont le sourire aux
lèvres et sont enthousiastes. Je suis ravi de présenter le Flipper à de jeunes générations. Bien que l’on soit habitué au tout dématérialiser, c’est agréable de voir qu’il y a toujours un engouement pour les jeux mécaniques et jeux d’arcade.
Vous étiez loin de l’atelier Hexa pinball mais avez-vous tout de même pu jouer sur le Space Hunt ?
Alexandre a proposé à chaque membre de l’équipe de participer à « La Pinball Workshop Experience » et c’était génial. Cela m’a permis d’acquérir le Space Hunt et de retrouver l’ensemble de l’équipe pour partager ce très bon moment. Aujourd’hui, je suis très content de pouvoir y jouer et encore plus de voir mes proches s’amuser avec.
A votre avis qu’est-ce qu’Hexa Pinball fait de différent ?
Je pense qu’Hexa Pinball essaie d’apporter différentes nouvelles idées comme par exemple l’application mobile pour la configuration du flipper. L’ensemble de l’équipe est passionné et cela se
traduit par une grande qualité à tous les niveaux : graphisme, jeu, son, sélection des matériaux, conception mécanique, fabrication du plateau, solutions techniques etc. L’ensemble est moderne,
sans être trop surchargé. Concernant le jeu, j’apprécie la variété des tirs, des missions, le mini plateau. Globalement, c’est une conception simple et robuste.
Et par curiosité avez-vous gardé le Flipper que vous avez restauré ?
Je l’ai toujours, il n’est pas terminé car je dois thermoformer une rampe en plastique actuellement introuvable. C’est le cas de nombreux possesseurs de vieux flippers, on n’arrive pas toujours à
retrouver les pièces de remplacement. On peut essayer d’en reproduire, mais c’est plus ou moins difficile selon les types de pièces.
Albéric, Avez-vous quelque chose à rajouter à notre interview ?
Je tiens à remercier l’ensemble des membres de l’équipe ainsi que toutes les personnes que j’ai pu rencontrer dans le domaine du flipper.